Robot ! - Blanca Li
Futuriste, insolite et délirant sont les trois adjectifs qui qualifient le mieux le nouveau spectacle de Blanca Li. Fort de son succès, tous les théâtres se l'arrachent. Parmi eux : La MCNN de Nevers, la Mals de Sochaux mais aussi le Colisée de Roubaix et le Cratère d'Alès. Avec Robot ! Blanca Li fait le pari fou de réunir sur scène huit danseurs et six robots humanoïdes "NAO" le tout accompagné par l'orchestre automatisé du collectif Maywa Denki.
La chorégraphe bouscule les codes et crée un nouveau genre emprunté au hip hop, à la danse contemporaine, au flamenco et au classique. Elle nous donne à penser sur la place de la technologie dans notre monde actuel ainsi que sur l'hybridation machine/homme. Le corps des danseurs se robotise tandis que les Nao bougent avec une aisance déconcertante. Tant fascinant qu'intriguant nous ne pouvons que nous demander qui prendra le pas sur l'autre ?
At the same time[...] - Robyn Orlin
Ce beau projet est né de la collaboration entre deux grandes chorégraphes africaines. La première Germaine Acogny, issue de la branche de Maurice Béjart, à la tête de l’École des Sables au Sénégal. Elle aspire à codifier et développer de nouvelles pratiques chorégraphiques sur le continent africain. La seconde, Robyn Orlin, chorégraphe sud-africaine, ébranle les codes et les images mais toujours avec humour et justesse. C'est une grande adepte de l'expérimentation et de la performance qui aime particulièrement mélanger les genres.
Ensemble, elles choisissent de s'interroger sur la place du corps dans l'espace, plus précisément en Afrique. Elles se font porte-paroles de ce corps réduit au silence en dépit des souffrances qu'il subit. Victimes des pressions du monde actuel, des violences quotidiennes dues aux conflits, à la maladie et à la faim, le corps africain est également victime de ses stéréotypes et fantasmes. Robyn Orlin a choisi ici de mener cette réflexion en partant de la perception qu'ont les danseurs de leur propre corps. Bousculé, remis en question, puis enfin libéré, la danse permet ici de dépasser les stéréotypes et de faire naître un nouveau regard sur le corps.
De son titre complet At the same time we were pointing a finger at you, we realized we were pointing three at ourselves, cette ode à la liberté fera halte à la MCB° de Bourges, au Théâtre de la ville de Paris ainsi qu'à l'Opéra de Lille.
Celui qui tombe ! - Yoann Bourgeois
Issu du monde circassien, il est tout naturel de retrouver dans cette dernière création de Yoann Bourgeois, tous les éléments propres à l'artiste acrobate et jongleur qu'il est. Dans ce nouvel opus (qui fera halte à l'Opéra de Lyon, à L'Avant Seine de Colombes ou encore au Théâtre de la ville de Paris), le jeune homme continu de questionner les rapports entre le corps, le décor et l'espace. Et comment mieux interroger l'équilibre d'un danseur/acrobate qu'en le mettant en déséquilibre ?
Avec Celui qui tombe, Yoann Bourgeois se cantonne au rôle de metteur en scène et place six danseurs sur un plateau de 6mX6m en suspension sur un pivot géant. Le plateau n'est plus au service du jeu, cette fois les acteurs sont au service du plateau. Dans un rapport de force constant avec l'attraction, ils réagissent aux contraintes physiques mais ne sont jamais à l'origine d'un mouvement. Le décor mouvant, à hauteur et vitesse variable, force les corps à entrer en dialogue avec la gravité et mettra en scène toutes les mécaniques propres aux disciplines du cirque.
Carmen - Dada Masilo
Figure montante de Johannesburg, Dada Masilo aime raconter des histoires mais surtout bousculer les codes et provoquer des réactions chez le public. Après avoir fait du Lac des Cygnes une fête zoulou gay (Swan Lake), la jeune chorégraphe investira les planches de l'Opéra National de Bordeaux, du Théâtre du Rond-Point et du Cratère afin de nous faire redécouvrir la sulfureuse nouvelle Carmen de Prosper Mérimée.
Imaginez la rencontre entre la danse contemporaine, la danse sud-africaine et le flamenco, vous obtenez cette version passionnée, intime et rythmée de "Carmen". Dada Masilo offre une facette plus complexe du personnage de Carmen. Elle nous parle en femme libre et sûre d'elle : "Je voulais absolument que ma version de Carmen soit vraie, explique-t-elle. Je ne voulais pas d’une version superficielle. Carmen parle de sexe, de manipulation, de douleur, d’ambition et de mort – ce dont le monde est vraiment fait ". Un spectacle qui promet d'être aussi flamboyant qu'incisif.