Marseille entend bien prolonger le succès que lui a apporté l'année dernière son titre de Capitale Européenne de la Culture. En effet, pas moins de 6 millions de visiteurs sont venus découvrir les trésors de la cité phocéenne. Aujourd'hui, la ville propose une nouvelle exposition construite sur une réflexion de Picasso : "Faut-il peindre ce qu'il y a sur un visage? ce qu'il y a dans un visage? ou ce qui se cache derrière un visage?".
Il aura fallu deux ans de travail pour réunir 150 œuvres des 97 artistes les plus talentueux du XXe siècle, parmi eux : Picasso, Magritte et Warhol bien sûr, mais aussi Man Ray, Max Ernst, Giacometti. Tableaux, photographies, sculptures : toutes les disciplines s'organisent pour tenter de représenter l'homme face aux bouleversements de la société dans laquelle il évolue. Un sujet encore d'actualité qui se décline sous trois axes. Le Mag' vous les présente ici et vous donne rendez-vous à la Vieille Charité avant le 22 juin 2014.
Visages de la société
Face à la violence de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences sur la société, l'artiste dénonce les tares de l'époque, la mécanisation et l'aliénation de l'individu. Après la Seconde Guerre mondiale, la société est fragilisée et humiliée. L'artiste représente l'homme dans sa vanité et dans sa vulnérabilité. La distanciation du corps de l'homme traverse les époques et se retrouve dans le travail de Warhol : il fait l'apologie du physique, de l'apparence et du superflu. Les visages déshumanisés sont devenus des logos publicitaires et les visages de stars médiatisées deviennent des objets de fascination. Enfin, Djamel Tatah représente l'effacement de l'identité de l'individu.
Visages de l'intimité
L'artiste s'interroge ici sur le lien entre l’œuvre et le spectateur. Comment le regard redonne vie à la figure représentée. L'artiste se figure aussi dans son désarroi, face à son destin ainsi que dans son intimité, dans sa vie de couple avec ses secrets et ses failles.
Visages de l'esprit
L'artiste utilise l'imaginaire pour représenter ce qui se cache derrière les apparences, les rêves, les fantasmes et les désirs puisque le visage laisse apparaître les luttes intérieures de l'esprit. Il est aussi question de surréalisme avec les associations libres de Magritte et d'hybridation avec les représentations angoissantes de Brauner.