Lara Fabian dit non à l'Ouzbékistan

Le 25/10/2013

Dans Sorties culturelles

Tout, tout. Tout est fini entre … Lara Fabian et l'Ouzbékistan. Le chanteuse devait donner un concert à Tashkent, la capitale du pays, dimanche prochain. Mais après avoir appris que celui-ci était organisé par la fille du dictateur Islam Karimov, elle a préféré s'abstenir. Pourtant, toutes les stars ne sont pas si sages. Le Mag dresse un petit bilan des relations entre tyrans et vedettes de la chanson.

La culture a aussi sa place dans les dictatures. La fille du despote ouzbek, Gulnara Karimova, dirige cette semaine un festival, Style.uz Art Week, visant notamment à redorer l'image du régime de son papa, 75 ans, qui gouverne le pays depuis 1989. Comme invitée de choix pour clore cette manifestation, Gulnara avait désigné Lara Fabian. Après avoir accepté cette proposition, la chanteuse belge est finalement revenue sur sa décision en recevant une critique de l'ONG française ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture). Elle ne savait pas que l'événement était orchestré par la fille du dirigeant d'un des régimes les plus répressifs du monde.

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Un rappel à l'ordre et un petit cours de géopolitique plus tard, Lara Fabian s'adresse à ses fans sur Facebook pour clarifier la situation : « Je viens d’apprendre par le communiqué de presse de l’ACAT, relayé par la presse, que le Festival Culturel à Tachkent pour lequel je devais chanter le 26 octobre était géré par la fille du président en place. Ma réaction immédiate a été d’écrire à mon équipe dans les pays de l’est pour faire savoir que, dans ces conditions, je ne voulais pas assurer ma prestation, que j’annule donc. » Nous voilà rassurés.

Mais l'interprète de Je t'aime, qui a sorti en avril son septième album francophone Le Secret, n'est peut-être pas au bout de ses peines. Elle a également prévu de se produire en Biélorussie en novembre. L'ACAT lui conseille donc à nouveau de se renseigner sur « les conditions d'organisation de ce concert dans ce pays et les liens avec le pouvoir en place. » La Biélorussie, qui a récemment accueilli Sting, Scorpions, Metallica et qui recevra prochainement Mylène Farmer, est toujours considérée comme la dernière dictature d'Europe.

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Peut-on vraiment lui en vouloir ? Que la star qui n'a pas été tentée par un show pour un dictateur lui jette la première pierre. Ces prestations sont en effet très bien rémunérées. Ainsi, Jennifer Lopez s'est produite cet été dans une fête privée en l'honneur de l'anniversaire du dictateur turkmène Guybanguly Berdymukhamedov … pour un cachet d'un million et demi de dollars. Plusieurs artistes ont également accepté de divertir Mouammar Kadhafi : Beyoncé, Nelly Furtado, Usher, Mariah Carey, pour ne citer qu'eux. En septembre, le rappeur américain Kanye West s'est rendu au Kazakhstan pour un spectacle à l'occasion du mariage du petit-fils du président Nazarbayev, très mauvais élève en matière de respect des droits de l'homme. On ne parlera pas de Gérard Depardieu qui fricote avec le dictateur tchéchène, la liste est déjà assez longue.

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