Fauve ≠ est un collectif. Une bande d'anonymes en perdition. Critiqués, adorés, respectés, avec Fauve, pas de juste milieu, on aime ou on aime pas. Nous, dans Le Mag', on aime, alors on vous en parle...
Fauve est donc un collectif français, actif depuis 2010. Leur nom, c'est une référence, un hommage, au film Les Nuits Fauves, réalisé par Cyril Collard et sorti en 1992. C'est sur Internet que Fauve se fait connaitre, début 2011. D'ailleurs, toute leur musique est disponible, gratuitement, sur le site officiel du collectif... car Fauve, finalement, ce sont des gens comme vous, comme nous, des gens qui partagent tout simplement leurs peurs, défendent leurs idéaux et leurs rêves, avec d'autres gens, comme vous, comme nous.
Fauve se compose de cinq membres : quatre musiciens et un vidéaste que l'on retrouve sur scène lorsqu'ils se produisent. Pourtant, derrière "Fauve CORP" se cache en réalité une quinzaine de personnes qui contribuent, chacun à leur manière, à la vie du collectif, à la création artistique et au partage. Tous ont choisit de protéger leur image, leurs vies et ceux qu'ils aiment, se tenant loin des caméras. Aussi, Fauve n'a pas de nom, pas de visage, et quelque part c'est tant mieux. Cet anonymat les confond dans la masse, rendant leur musique plus touchante encore.
Dès la première écoute, Fauve dérange. Déjà, le collectif se distingue par l'utilisation du spokenword, un dérivé du slam défait des contraintes imposées par le genre. Bien avant de prêter attention aux paroles, on se heurte au caractère bancal de ce phrasé inquiet, incertain, délivré par une voix adolescente qui trahi l'urgence. Instrus légères et aériennes, poésie de la vie quotidienne parlée, déballée sans artifice comme on s'épanche auprès d'un ami, Fauve dénonce le "blizzard", glaçante métaphore de tout ce qui nous fait douter, de tout ce qui nous fait peur.
Écouter Fauve, c'est un peu comme surprendre une conversation secrète, lire honteusement le journal intime d'un ami, c'est une prise de conscience, celle d'une dure réalité qui bien souvent nous blesse, et de ce sentiment de solitude, de cette incapacité à faire face. Écouter Fauve, c'est admettre qu'on est tout simplement des Hommes, qu'on partage les même angoisses, les même maux, c'est un appel à la solidarité et à l'entraide, un peu comme un ami qui nous tendrait la main. En fait, Fauve, c'est un peu comme une thérapie.
"Si tu nous entends, souviens toi que t'es pas tout seul. On est tellement nombreux à être un peu bancals. [...] Il faut qu'on sonne l'alarme et qu'on se retrouve, qu'on se rejoigne, qu'on s'embrasse, qu'on soit des milliards de mains sur des milliards d'épaules... " (extrait de Blizzard)
Finalement, Fauve, c'est quelque chose de terriblement humain, de chaud et rassurant, c'est un exutoire, une lueur d'espoir qui prône le partage salvateur d'une peine commune que dissimulent les membres d'une société un peu trop individualiste.
Vous faites quoi du 22 au 27 avril ? Si vous manquez d'idées pour les vacances scolaires, en voici une toute prête : le Printemps de Bourges. C'est un peu le premier festival musical de l'année, celui qui précède un été de folie. Si vous voulez être sûr de tenir le coup les mois qui suivent, autant s'échauffer avec ces 5 jours de concert. Partez à la découverte de nouveaux groupes grâce au tremplin du festival. Mais retrouvez aussi les artistes du moment dont on n'arrête pas de parler et il y en aura pour tous les goûts.
Buzz. Phénomène. Ces deux termes ont beaucoup servi à décrire FAUVE ≠, le collectif parisien qui se déploie dans un genre musical qu'il appelle le "spoken word". Le groupe débute entre 2010 et 2011, mais les choses décollent vraiment en 2013 avec la sortie de son premier EP, Blizzard. Le vent n'est pas retombé en 2014 avec l'introduction de l'album Vieux Frères - Partie 1. FAUVE ≠ est partout, en haut des affiches. Rencontre.