Monumenta 2014 : L'Etrange Cité

Le 30/05/2014

Dans Sorties culturelles

Le Grand Palais a fait appel à deux artistes russes pour la sixième édition de Monumenta : Ilya et Emilia Kabakov. Monumenta est une manifestation annuelle organisée par le ministère de la Culture. Véritable temps fort de la saison culturelle, c'est également l'occasion pour un artiste contemporain de créer une œuvre unique et éphémère qui sera exposée 1 mois et demi dans la nef du Grand Palais. On vous parle de cette "Étrange Cité" blanche qui disparaîtra le 22 juin prochain.

etrange cite - monumenta 2014Une étrange cité s'empare de Monumenta 2014 ©Jennifer Durand

Monumenta prend tout son sens cette année, puisque les deux artistes russes nous proposent une œuvre immense, construite directement dans la nef du Grand Palais. "L’Étrange Cité" est construite comme une cité médiévale, avec ses ruelles et ses arcs-boutants, comme un petit labyrinthe rempli de secrets et d'histoires. Toute blanche, Emilia Kabakov nous explique la symbolique de cette couleur : "Le blanc est le lieu où tout commence et tout fini. C'est l'endroit d'où l'on vient. Il représente aussi la pureté des pensées. Il englobe tous les possibles car chacun d'entre nous est une page blanche. Le blanc n'est pas une surface place, il est empli de profondeur. C'est à nous de découvrir ce qu'il recouvre, et d'y plonger.

La cité renferme 5 bâtiments qui nous plongent chacun dans une partie de l'Histoire. Chaque bâtiment a son récit et nous montre une des différentes manières qu'a l'homme d'imaginer ou de communiquer avec ce qu'il y a au-delà des limites de la physique. Ce qui explique les nombreuses références au divin, à l'au-delà, aux croyances et enfin à tout ce qui touche à la métaphysique, que ce soit par les oeuvres exposées ou par les constructions de chapelles. "L’Étrange Cité" est une ville utopique, pleine d'espoir pour l'homme.

Ilya et Emilia Kabakov cherchent à nous convaincre qu'il y a un autre chemin à parcourir pour l'homme, loin de la violence, de la guerre et de la maladie. Ils nous incitent à imaginer notre propre alternative. Le spectateur est libre de créer, d'imaginer son utopie. En créant cet espace, les deux artistes répondent à une volonté de faire participer le spectateur d'une manière très personnelle et intime en le provoquant, en faisant remonter à la surface des souvenirs, des rêves ou des craintes. L’œuvre doit faire réfléchir l'homme sur la vie et la mort, sur sa condition, sur ses croyances et sur ses aspirations. Mais surtout, son but est de faire en sorte que les rêves de chacun ne s'effacent pas.

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