Actualité musicale : Arctic Monkeys, Jordi Savall, Janelle Monae...

Le 10/09/2013

Dans Sorties culturelles

Le Mag' continue de vous tenir au courant des dernières sorties CD de la semaine. Notre sélection du jour sera plus éclectique que jamais, puisque nous passerons du rock sans concession du dernier album des Arctic Monkeys à la délicieuse musique classique de Jordi Savall. Nous ferons un détour par le nouvel album de la charmante chanteuse de soul Janelle Monae avant de terminer sur le troisième disque du jazzman Trombone Shorty. Armez vos oreilles, c'est parti pour les actualités musicales de la semaine !     

Arctic Monkeys - AM

Arctic Monkeys - AM

S'il y a bien un nom sur toutes les lèvres des fans de rock en ce moment, c'est celui des Arctic Monkeys. Il faut dire que quand le mythique groupe de rock anglais propose un nouvel album, celui-ci passe rarement inaperçu ! Ce cinquième album, sobrement intitulé des initiales du groupe, marque un retour en grandes pompes après le précédent disque Suck it and See, paru en 2011 et qui avait rencontré un succès mitigé. C'est en pleine forme que les Arctic Monkeys nous reviennent aujourd'hui, avec un rock nourri aux amphéts, assez loin de la pop anglaise des débuts du groupe, mais tout aussi appréciable.

La première chose qui marque, à l'écoute de AM, c'est bien la force et l'énergie de ses douze morceaux, qui nous laissent à penser que nos Monkeys préférés ne cherchent plus à vous faire couler une larme, mais bien à vous faire bouger ! Les instrumentales sont rapides et percutantes, les riffs de guitare pesants et la voix bien balancée. Plus appliqué que jamais, Alex Turner nous clame des textes incisifs, dès le premier titre "Do I Wanna Know ?". L'énergie brute de cette nouvelle cuvée des Arctic Monkeys ne baissera pas d'intensité, jusqu'au final accrocheur de "I Wanna Be Yours". Que les fans de la première heure ne désespèrent pas, les rockeurs anglais ont pensé à eux avec quelques ballades plus proche de Oasis que des Queens of the Stone Age, notamment "Snap Out of It", qui apporte un peu de sa douceur à un album qui n'a rien à envier aux précédents.

Appréciez toujours le clip du premier extrait de l'album : "Why'd You Only Call Me When You're High ?" :

Jordi Savall - Ortiz : Recerdas Del Tratado de Glosas

Jordi Savall

Nous ne voudrions pas vous laisser survoltés au rock anglais toute la semaine, ce pourquoi nous vous suggérons également la réédition d'un enregistrement du brillant violoncelliste classique espagnol Jordi Savall. Les amateurs de musique classique reconnaitront sans mal le nom du créateur des ensembles Hesperion XXI et de La Capella Reial de Catalunya, et les autres n'auront plus qu'à s'intéresser à la riche carrière de l'artiste. Cette semaine, les admirateurs de Jordi Savall auront le plaisir de savourer la réédition de l'une de ses captations les plus marquantes, à savoir celle du Tratado de Glosas du compositeur espagnol Diego Ortiz.

Cette composition sublime, datée de 1553, n'a été redécouverte qu'au XXe siècle. Cette réedition reprend l'une des plus grandes réussites de Jordi Savall, enregistrée en 1990 et acclamée par la critique. L'album ravira sans nul doute tous ceux qui cherchaient absolument cette captation devenue rarissime. Outre le grand violoncelliste, vous aurez le plaisir d'écouter les interprétations du brillant claveciniste Ton Koopman, du harpiste Andrew Lawrence-King ou du vieilliste Rolf Lislevand.   

Janelle Monae - The Electric Lady

Janelle Monae The Electric Lady

Changeons de registre, mais toujours dans la douceur, avec le troisième album de la chanteuse de soul américaine Janelle Monae, si bien nommé The Electric Lady. Le précédent opus de la belle, The ArchAndroid, paru en 2010, nous dépeignait déjà une musique neuve et originale, à la frontière de la soul, du gospel et du R'n'B et vue comme "afro-futuriste". Les albums de Janelle Monae présentent une fesque futuriste entamée en 2009 avec le cinq titres de Metropolis : The Chase Suite, qui met en scène la cyborg Cindy Mayweather, personnage que la jeune chanteuse incarne à la perfection. Avec The Electric Lady, Janelle Monae continue son épopée de science-fiction, tout en douceur et en charme.

Ce disque unique, et qui peut déjà être considéré comme culte, déborde d'inventivité. On y retrouve une chanteuse "androïde" multi-fonction, qui s'amuse à chanter ou rapper au fil des morceaux, et nous sert une musique vaste, qui s'étend de la soul futuriste à la pop psychédélique. Toujours appuyée par des synthés, des guitares et des cordes, Janelle Monae se refuse à sombrer vers la musique électronique, qu'elle qualifie de non-organique, ce qui peut paraître étrange pour une chanteuse qui a choisit un robot comme alter-égo ! Cela permet néanmoins de livrer un disque authentique et intemporel, qui conforte le statut unique de la chanteuse sur la scène américaine.

Jugez plutôt avec l'un des premiers extraits de ce nouvel album : "Q.U.E.E.N", en duo avec Erykah Badu :

Trombone Shorty - Say That to Say This

Trombone Shorty

Terminons notre revue de la semaine avec le dernier opus de Trombone Shorty : Say That to Say This. Ce petit prodige du jazz et de la funk s'est enfin décidé à quitter la scène pour produire son troisième album, après l'opus For True, sorti en 2011. Comme à son habitude, le trompettiste et tromboniste américain ne vient pas seul, entouré d'artistes aussi célèbres que lui, à l'instar du chanteur ô combien "New Orleans" Raphael Saadiq, du guitariste Pete Murano ou du bassiste Michael Ballard. Encore une fois, le bien nommé Trombone Shorty rend ici un véritable hommage à la musique, qu'il place avant toute chose, comme le démontre le choix d'entamer Say That to Say This par une instrumentale.

Rassurez-vous, les voix se feront entendre dès le second morceau, et l'album se révèlera rapidement être un hommage vibrant aux inspirations du musicien, avec des titres bercés de funk louisianais, de latin jazz, voire de R'n'B. Le tromboniste favori de Lenny Kravitz ira jusqu'à proposer un titre proche du rock, comme pour saluer celui avec qui il a souvent partagé la scène. On pourra reprocher à Trombone Shorty de ne pas s'éloigner assez de ses maîtres à penser sur certains morceaux, mais reste que Say That to Say This est incontestablement un bon album de jazz, suffisamment moderne pour mériter le détour et suffisamment traditionnel pour attirer les amateurs de jazz les plus exigeants.

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