Rebecca Black : le paradoxe de Youtube

Le 19/07/2011

Dans Sorties culturelles

19 Juillet 2011, 9h. Revue de presse / médias / réseaux sociaux. Que vois-je en sujets les plus discutés sur Twitter (appelés Trends Topics ou TT) ? Rebecca Black. Qui est-elle? Rappelez-vous ! Son clip de "Friday", son premier titre, est devenu la vidéo la plus détestée de tout les temps sur Youtube. Figurez-vous qu'elle sort un second single aujourd'hui même et que son nouveau clip sur la plateforme vidéo atteint déjà des millions de visionnages... et beaucoup moins de "haters" (méchants) ! Le Mag consacre donc cet article à la jeune fille, une énième ado chanteuse américaine, qui souligne aujourd'hui un grand paradoxe : le fait de s'attirer autant de méchancetés tout en étant la plus regardée du web !


Source : thenewsinn.com

Le phénomène Friday

Mars 2011. Rebecca Black, jeune californienne de 13 ans provenant d'une famille aisée, désire devenir la nouvelle Miley Cyrus / Selena Gomez / Demi Lovato. Quoi de plus normal que de signer avec le label Ark Music's Factory qui produit à la pelle des tubes avec de jeunes ados comme elle. La tactique de la maison est simple : prendre un jeune pré pubère, lui donner à "chanter" une chanson avec des paroles simplissimes, mixer sa voix et faire un clip diffusé illico presto sur Youtube. Voyez plutôt :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=RWf83UX4vKs[/youtube]

Si la vidéo marche, le titre est automatiquement produit, sinon... tant pis. Bonne tactique pour Friday qui a fait un buzz comparable à celui de Justin Bieber... Mais pour d'autres raisons. En effet, le système de "like" sur Youtube permet aussi de "dislike", c'est à dire annoncer qu'une vidéo est mauvaise... Et quelle ne fut pas sa surprise quand, le lendemain de sa mise en ligne, de milliers de vues étaient déjà enregistrées et tout autant de personnes détestant la vidéo ! (ndlr :  la vidéo originelle a été retirée depuis quelques temps de Youtube, mais son étonnant succès a tout de même permis de la multiplier, avec une désactivation des commentaires et boutons like/dislike)

Le paradoxe de la reconnaissance du web

Dans un article précédent, le Mag' montrait toutes ces nouvelles pépites montantes reconnues grâce à la viralité des vidéos de Youtube. Pour elles effectivement, l'effet fut impressionnant. Mais le "cas Black" est différent car il suppose que, même si les gens détestent, un phénomène peut aussi émerger. De même, ce buzz a tellement fait le tour de la toile qu'il a suscité ensuite des comités de soutien à la malheureuse et mal aimée Rebecca. Bien évidemment, elle a toujours gardé la tête haute face à ses détracteurs, cela prouve tout de même une force de caractère assez surprenante pour son jeune âge. Néanmoins, quand on a le soutien des "teenage stars" comme Justin Bieber et autre Miley Cyrus, c'est plus facile de se montrer ensuite aux caméras !

Alors, ne nous le cachons pas : le titre Friday est une chanson totalement niaise, les moqueries étaient quelque part inévitables. La voix de la jeune fille clairement modifiée électroniquement, des paroles d'une mièvrerie déconcertante et un air désagréablement entêtant, ce n'est effectivement pas quelque chose que l'on valorise sur la toile. D'autant plus que la parole sur le net est totalement libérée par l'anonymat qu'elle sous-entend. Mais le buzz que cela a généré est très étonnant car, même après plusieurs mois, il ne sombre pas dans l'oubli. En effet, la jeune fille persiste et signe avec un nouveau clip, nommé "My moment" :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2OxWD85Ngz4[/youtube]

Tout juste sortie aujourd'hui, la vidéo est autant un succès que la précédente, sinon que les haters sont déjà beaucoup moins nombreux. De même, les twitts commentant la vidéo sont significatifs : "ce n'est pas si mal" ou "nettement mieux que Friday" ou bien "on voit qu'elle a changé d'auteur / compositeur." De ce fait là, la balance s'équilibre entre ceux qui aiment et ceux qui détestent.

Pour ma part, je n'adhère pas à sa musique mais il est compréhensible que les fans de Bieber et comparses y trouvent leur intérêt. Après tout, il y avait bien les boys band dans les années 90... Il faut bien que jeunesse se passe !

Et vous ? Que pensez-vous de ce paradoxe médiatique qui célèbre une chanson trainée dans la boue ?