Il ne fallait pas moins de deux expositions pour présenter au mieux le travail de Robert Mapplethorpe. On parle bien sûr de l'exposition "Mapplethorpe" au Grand Palais et de l'exposition "Mapplethorpe/Rodin" au Musée Rodin. Deux événements qui nous rappellent le talent du photographe disparu subitement il y a 25 ans. Le Mag' vous livre quelques détails.
"Mapplethorpe" : Grand Palais - Actuellement et jusqu'au 13 juillet.
Mapplethorpe est incontestablement un artiste à scandales. C'est d'ailleurs pour en éviter un nouveau qu'une salle interdit aux moins de 18 ans renferme ses clichés les plus tumultueux. Dans l’œuvre du photographe, la sexualité est omniprésente et s'affirme mais toujours dans un parfait milieu entre l'érotisme et la pornographie. Impreigné de la culture underground gay des années 70 et 80, Mapplethorpe assume son rôle de provocateur. Il montre des corps désirables à la fois fantasmés, sacralisés, mais aussi travestis et martyrisés (série S.M., portefolio X, 1978).
Thomas, 1987, The Robert Mapplethorpe Foundation
Mapplethorpe c'est aussi une plastique irréprochable, des mises en scène marquantes et des noirs et blancs impeccables, qu'il s'agisse de portraits de stars (son amie intime Patti Smith), d'autoportraits, de fleurs, de natures mortes ou de nus. S'il trouve sa liberté en photographiant les marginaux de son temps (libération des Noirs, des femmes et des homosexuels), il le fait dans un style des plus académiques, classiques et précis.
Patti Smith, qui présente l'exposition, dit de lui: "Dans les années 60 et 70, la photographie était considérée comme un art séparé de la peinture et de la sculpture. La photographie était un art mineur. Robert voulait vraiment contribuer à l'élever au rang d’œuvre d'art. Ce qu'il a fait à mon avis [...] Il cherchait toujours quelque chose du passé pour le transporter dans le futur. Il était classique, très catholique dans sa façon d'arranger les choses".
"Mapplethorpe/Rodin" : Musée Rodin - Actuellement et jusqu'au 21 septembre.
Du travail de photographe au travail de sculpteur, il n'y a qu'un pas. Cette exposition vient mettre en regard le travail de Mapplethorpe et celui de Rodin. A travers les 50 sculptures et les 102 photographies réunies ici, vous verrez que le travail des deux hommes trouve un écho inattendu. Parmi les thèmes abordés, vous trouverez : Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Érotisme et Damnation.
Tout semble opposer les deux artistes : Mapplethorpe est captivé par la beauté idéale, il cherche la perfection dans les formes et les courbes et son travail est minutieux et géométrique. Rodin veut capturer le mouvement dans la matière. Il travaille dans l'instantanéité et glorifie l'accident tout en gardant des traces de l'élaboration de son travail.
Cependant, Mapplethorpe le dit lui-même : "Si j'étais né il y a cent ou deux cents ans, j'aurais été sans doute sculpteur, mais la photographie est une façon rapide de voir et de sculpter". Il a étudié la peinture et la sculpture au Pratt Institute de Brooklyn. Cette influence majeure ressort dans ses clichés. Entre muscles contractés, corps nus et contrastes de lumière, tout rappel le travail de Rodin dans le marbre et le bronze. Dans cette exposition vous découvrirez que les deux artistes ont plus de points communs que ce que l'on pourrait imaginer.
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